Moon ... la fine bouchere.

Dans un profond râle de douleur,
Babaï t'extirpa de ses entrailles,
Elle te regarda avec aigreur,
Son visage tel une muraille.

Babaï, la "devoreuse de mort",
Celle qui vit dans la salle des jugements,
T'enveloppa dans une etoffe couleur or,
Suspendi la "pesée des coeur" et sorti avec empressement.

Tu fut remise a ton pere,
Sans une caresse, sans un mot,
Pres des porte de l'enfer,
ce qui engendra la naissance de tes premiers meaux.

Jusqu'a tes neuf ans,
Tu suivais la meute solidaire,
Tu connu peu de triste moment,
Denombrant sans cesse leurs ennemis à terre.

Et puis ce jour maudit,
Où "dame mort" surgit.

Dans le tumulte d'un combat, un coup discret et logique,
Et puis un râle, à peine ouïe par les taillis,
Et de la gorge ouverte et tragique,
Un sang superbement rouge, en leger gargouilli.

Ton pere mourru,
Et la meute sans chef,
Fut facilement abatu,
Un souvenir ? le carnage fut bref.

Depuis ce jour, en toi s'agite le demon,
Dans une atmosphere epouventable,
Il grandit et controle ta raison,
Ton ame deguste l'angoisse, tu te sens coupable.

Vint l'heure de la survie,
Seule, errante, une autre Moon naquit,
La violence a l'etat pur anime desormais ton esprit,
La haine vicerale, doucement, le ronge et le detruit.

Survivre ?
C'est avant tout se nourire,
Nourire ton corp et ton ame,
De la maniere la plus infame.

... Moon a besoin des autres ... de leurs chairs ... pour faire taire sa faim obsessionnelle ... de leurs souffrances ... pour oublier les siennes ... de leurs cris ... pour etouffer les siens.