L'histoire de Nils Ocello...

((NPC de la Golden Evil tribe))

Ernesto tourne les pages du grimoire et ajuste son monocle. Tout va bien, la position est confortable, la bouteille de rhum non loin, la nuit calme et la pièce parfumée d'effluves d'encens.
Il prend une inspiration et dit :

"Laissez moi vous conter l'histoire de Nils, capitaine Nils Ocello, devenu Nils The Devil... mais écoutez plutôt"

Une île, un port, repaire crasseux de ce qui est vil, sans morale ni manières pour des gens prétendus civilisés ou bien repaire libre, ou la chair, l'alcool, et les rapports de forces animent joyeusement la foule cosmopolite et dangereuse qui y règne.


Un enfant crasseux des pieds à la tête traine ses sabots à une heure tardive près du Port de l'ïle de la Muerte. Un homme à l'allure et au charisme évident, connu sous le nom de Capitaine Van der Decken, délaisse son groupe de marins bruyants à la mine patibulaire accompagnés de femmes déjà fortement dévêtues et aguicheuses, pour s'approcher du petit.


Il se poste devant le gamin, le dévisage et semble lui prêter une attention particulière comme plus personne ne l'avait fait, hormis la vieille marâtre des Hospices, qui soit aimait s'attarder plus que de normal sur son jeune corps, soit hurlait pour obtenir sa pension.


Il demande : "Raconte moi qui tu es, petit."


Le Capitaine avait remarqué la solide constitution physique du gamin ainsi que son regard vif et intelligent. Il l'avait repéré il y a deux soirs déjà.


Le mioche, pas habitué à ce qu'on s'attarde sur sa condition, reste un instant figé face à cet homme qu'il a biensur reconnu et qu'il admire. En effet, il a pour habitude d'attendre et suivre avec envie l'arrivée des navires Pirates, comme celui du Capitaine Van der Decken, le plus impressionant, rentable et craint à ce qu'il parait.


Soutenant effrontément le regard perçant de l'homme qui habite ses rêves d'enfants, il répond habilement et manifeste une intelligence peut commune pour un enfant miséreux, ce qui renforce le Capitaine dans son impression.


"je m'appelle Nils Ocello, Monsieur, je dors sous la coque des chaloupes retournées et vit de menus travaux sur le Port, à la taverne et pour ces dames." Il ajoute volontairement "parfois aussi je m'amuse à la cambriole chez de riches marchands..." Il hésite, regardant l'effet produit par son exploit de piratrie sur la visage de l'adulte, qui, malheureusement, reste impassible.


Il baisse un peu la tête et poursuit : "Je suis né je crois à l'hiver 1610, d'une putain à ce qu'on m'a dis... quand à mon père, je ne sais pas qui il est. Je suis resté à l'Orphelinat où il m'a déposé à l'âge de 5 ans, jusqu'à cet été où je m'en suis évadé pour vivre... libre"


Nous sommes à la fin de la belle saison de l'année 1623. Nils, l'orphelin de 13 ans à l'intelligence plus affirmée que nombre des membres de l'équipage ravinés par l'alcool, la maladie et la mer, voit Van der Decken lever la main sur lui, et la poser sur son épaule : "N'aie crainte, tant que tu m'obéis, je te propose d'être mon mousse, d'entrer dans la Piratrie à mon bord, de vivre libéré, de t'enrichir et puis de me seconder à l'avenir..."

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1633. Nils reçoit des mains de son Capitaine le grade de Second sur le même port.


Alors que la beuverie s'achève, nombreux sont les cadavres de bouteilles gisant éparpillés dans la taverne; l'équipage est presque au complet à ronfler, les filles de joies se retirent déjà, le capitaine est retourné à bord, le jour va se lever et Nils remet son pantalon en jetant un dernier regard aux jolies fesses qu'il vient d'honorer et qui s'éloignent.


Le sommeil ne vient pas, il se remémore ses dix dernières années : d'abord l'apprentissage de la mer et de la vie à bord, les heures passés à vomir et se tenir le ventre lors des tempêtes, la rudesse du labeur et des hommes, la joie de festoyer, le courage et la fierté aux abordages ou durant les assauts des ouragans ou de monstres marins, les blessures, la mort toujours planante, la découverte de nouveaux horizons... Jusqu'à ce jour marquant la fin de sa formation, le respect des autres, le commandement en second...


Le jour pointe, seuls rats, chiens et chats se livrent l'ultime bataille dans la rue. Les marchands seront bientôt à pieds d'oeuvre un peu plus loin, pour prendre un peu d'avance sur leurs prédateurs encore endormis. Nils s'endort.

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Le "Hollandais Volant", impressionnant trois mâts alliant force de frappe, vitesse et maniabilité, écumait les mers et était crains de tous, terrible prédateurs de richesses, marchandises et autre trésors ou antiquités transportés sur les flots ou cachés sur terre.


Ce navire était désormais quasiment légendaire, sous le commandement de Van der Decken et de son second Nils Ocello.


Même les autres Pirates de ces mers les craignaient. Ainsi le Capitaine Rocé, autre flibustier reconnu, racontait après avoir rencontré le Hollandais Volant et son capitanat, que ceux-ci avaient passé un pacte avec le diable et étaient maudits à errer éternellement sur les océans. Ces dires étaient d'autant plus troublants que Rocé était un homme reconnu pour sa sagesse.


Cette rumeur fut peut être prémonitoire... pourtant les faits vinrent d'abord la contredire.

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1640. Le Hollandais Volant essuie le troisième assaut d'un Kraken, un monstre pourvu de nombreux bras aussi longs que des mâts, qui s’agrippe aux navires et les entraîne vers le fond, de son histoire. La lutte fit rage durant plusieurs heures, les pertes furent lourdes jusqu'à ce que le monstre s'en fut dans les abysses.


Van der Decken y perdit la jambe et le bras gauche. Mourrant et constament allité, il transmis le plein commandement à Nils Ocello, sentant la faucheuse au dessus de son âme et craignant la rebellion de l'équipage de plus en plus inquiet sans son chef idolatré.


Les soins efficaces manquant à sa nature humaine fragile, Van der Decken périt quelques jours plus tard, une dissentrie l'ayant achevé.


Le néo Capitaine Nils Ocello pleura en secret cet homme qui fut un père, un guide. Son coeur était plein de rage et nourris un besoin de vengeance fou.


L'équipage rendit un dernier hommage au légendaire Capitaine puis renvoya son corps à sa mère, la mer.

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Nils avait 27 ans et 14 ans de Piratrie derrière lui, il était désormais un jeune commandant ambitieux et froid, ce qui suffit à redonner vie et envie à l'équipage.


Le Hollandais Volant poursuivit ses activités de Piraterie, insaisissable pour ses ennemis, et toujours plus avide de proies. La légende se renforça.


Mais au bout de quelques années, une folie gangréna Nils. Il se vengeait de tout et de rien sur les bateaux et équipages saisis, tantôt pour sa jeunesse misérable, tantôt pour la mort de Van der Decken.


Il fit alors plus de mal que nécessaire, capable de poursuivre un navire sans importance uniquement pour le mettre à feu et à sang. La vue du sang le grisait, la souffrance des autres aussi. Désormais, les abordages furent systématiques, quelque soit la valeur de la marchandise, la torture devint coutume, les prisonniers livrés en pâture aux requins, les femmes violées avant d'être jetées à la mer... Son équipage participa à cette folie.


Il fut même raconté dans les Ports que Nils Ocello avait apprivoisé un kraken et le nourrissait des marins prisonniers.


Le Capitaine sanguinaire qu'était devenu Nils fut désormais appelé Nils The Devil. La prédiction de Rocé prenait corps, et la rumeur ne croyait pas si bien dire...

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1646 à l'été. Nils The Devil fut contacté par un obscur marchand d'Athènes, appelé Arès. Ce dernier était à la recherche d'un trésor datant de l'antiquité et récemment mis à jour par une bande de pilleurs de tombes.


Ces derniers s'étant sauvés par la mer, Nils The Devil se lança à leur poursuite, sans s'inquiéter de la nature de son "client". Il en savait juste assez : le cap et le pavillon du bateau à retrouver, la nature de l'objet, une arme puissante et dévastatrice selon Arès au contact de laquelle il ne fallait mystérieusement pas entrer.

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1646 à l'automne. Le navire recherché fut en vue alors qu'un violent orage s'annonçait, présageant d'une forte tempête.


Ce fut en réalité un ouragan terrible qui s'abattit sur les deux navires, des déluges d'eau et des bourrasques à soulever un fut de rhum se jetaient sur les deux équipages.


Dans cet environnement hostile, instable et très remué, Nils The Devil décida d'aborder l'autre navire.


Entre le souci de la manœuvre du navire dans les courants et le tumulte des flots, l'intrépide équipage du Hollandais Volant se jeta sur l'autre navire et tailla en pièce rapidement les adversaires. L'ouragan rugissait de plus belle sur les deux navires contrôlés par Nils et ses sbires.


Il se jeta lui même dans les cales du navire pris et retrouva le coffre renfermant l'arme recherchée. Le bois et la charpente hurlaient sous les pression des eaux, le vent mugissait à l'extérieur et l'eau crépitaient tels des grêlons.


Alors qu'il remontait difficilement mais fièrement sur le pont avec le coffre, il entendu parmis ce tumulte les cris d'horreurs de ses hommes, dominés par le sifflement d'une bête... "le Kraken !!!!" Hurla un de ses contres maitres.


Ils eurent juste le temps de remonter à bord du Hollandais Volant avant que le second navire disparaisse dans un vacarme effroyable sous les coups de boutoirs des éléments et du kraken.


Nils The Devil tenta de reprendre le contrôle du Hollandais Volant, contre la mer et contre le Kraken. Pour la première fois il senti les choses lui échapper, la fureur gronda en lui et il hurla sa rage et une bordée de jurons à la moitié de l'équipage encore valide. D'un coups sec il tua celui qui tenait la barre pour prendre sa place, puis entrepris son dernier combat.


Hurlant et injuriant les Dieux qu'il connaissait mal "Poséïdon fils de catin ! Neptune sale chienne !" il tentait de se sauver. Mais les éléments ne faisaient que s'alimenter de la fureur de Nils pour la rejeter sur lui à coups de trombes d'eau, comme dirigés par une main divine.


Le kraken, surpuissant, entaillait la coque du navire et tuait l'équipage. Nils The Devil pensa alors à l'arme d'Arès et, ne respectant pas la consigne de ce dernier, il ouvrit le coffre et se saisi de l'arme pour l'utiliser, mais, promptement elle prit possession de lui. La lutte s'engagea contre le krakken.


Mais seul, avec les Dieux contre lui, malgré son arme d'Arès, il n'y pu rien. Alors que le Hollandais Volant était sur le point de sombrer, il fut doublement maudit à jamais ; condamné à errer sur les flots et dans les limbes par les Dieux des Océans, n’étant ni mort ni vivant, l'âme prisonnière de l'arme d'Arès.


Le Kraken et les éléments conjugués eurent raison du fou Nils The Devil aidé par Arès et de son navire le Hollandais Volant, qui disparurent dans la profondeur des flots, alors que l'ouragan s'estompait, à jamais...

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Non, pas à jamais. Le Capitaine Rocé relate dans ses écrits, après avoir retrouvé des morceaux d'épaves désignant le Hollandais Volant, " quatre heures du matin, un navire morbide passa sur notre avant, à environ trois cents mètres, le cap vers nous. Une étrange lumière rouge éclairait le mât, le pont et les voiles. L’homme de bossoir le signala sur l’avant, ainsi que le lieutenant de quart. Un élève officier fut envoyé dans la vigie, Mais il ne vit cette fois aucune trace, aucune signe d’un navire réel. Seize personnes ont été témoins de l’apparition, La nuit était claire et la mer calme..."


Cette apparition ne fut pas la seule, et bien des navires disparurent à nouveau. Les rescapés décrivaient un navire sortant de nulle part, dirigé par un Démon fou à lier, reconnaissable comme étant Nils The Devil, brandissant une arme exceptionnelle.


Au crépuscule de sa vie, Rocé conclu son étude sur Nils The Devil en disant : "Quiconque, pour peu qu'il ait prêté sincère serment à la piratrie, arrivera à trouver la façon mi physique mi magique d'appeler le Kraken qui a engloutis le Hollandais Volant, fera sortir des flots Nils The Devil, car il répondra toujours à cet appel pour se venger. Si cela arrive... nul ne peut être certain de la réaction de Nils The Devil : certains pensent qu'il se vengera sur tout être vivant, pour ma part je pense que l'influence de son épée le guidera plus intelligement, et faire appel à lui signifiera obtenir son aide..."