Je me souviens de tout.

Je me souviens de tout.

Je n’ai pas oubliée les belle journées d’été, où malgré le fait que le ciel soit toujours encombré de nuage noir, grondant au dessus de la capitale, nous pouvions courir dans les villages lumineux autour de la ville fortifiée, nous cacher dans la forêt de Silva après avoir été au marché de Meridian.

Depuis notre ferme à Fata, où se trouvait la plupart des villageois, comme moi et mes parents, nous pouvions voir les hauts murs de la capitale, qui à la fois impressionnait autant qu’elle nous faisaient peur.. Encore enfant, nous avions l’impression que si la ville était protégée, elle saurait nous enfermer à son tour derrière ses grandes portes sombres.

Je n’ai pas oubliée les journées passées au marché, à rendre visite ensuite aux marchands prés du Vieux port de la ville, le rire des dockers qui se reposait en faisant grand bruit, le soir, dans la Taverne du Capitaine. Je me rappelle des pauvres acteurs qui sortaient dépités de leurs auditions loupés au théâtre, pour noyer leurs chagrins dans la maison à la lanterne rouge, « L’étoile de Luxure ». Je me souviens des médecins qui parlaient de nouvelles méthodes de saignées, en rejoignant l’hôpital. Oui je n’ai pas oubliée parfois les musiciens ou les artistes itinérants, s’installant sur la grande place de la ville pour tenter de gagner quelques pièces.

Mais je n’ai pas oubliée non plus l’armée de la ville et encore moins l’Inquisition. Je n’ai pas oubliée les regards des gens, lorsqu’on demandait si aujourd’hui ils avaient été à la messe, dans la grande église dédié à Kain, et surtout, leurs réponses immédiates, dictées par la peur. « Oui » répondaient-ils tous à la va-vite. « Oui, bien sur. ». Je n’ai pas oubliée les pauvres malheureux qui parfois, fuyant les inquisiteur, se cachaient dans les égouts, dans l’espoir de pouvoir prier autres que Kain, fou qu’ils étaient, cela ne les à pas empêcher de finir au bout d’une corde. Mais je n’ai surtout pas oubliée le jour où ils vinrent pour nous.

Je me rappelle des cris de mon père, ceux ma mère, alors qu’ils nous tenaient, un pied dans le dos, le visage plaqué au sol tandis qu’ils détruisaient le mobilier de la ferme. Comment pourrais-je oublier les rires de victoire de ses hommes et femmes aux services de Kain, quand ils trouvèrent les reliques que mes parents, étrangers installés à Meridian, avaient toujours gardées pour que nous puissions faire notre propre culte même sur ces terres.

L’odeur des boiseries du tribunal me reprendrait bien encore la gorge, tant le souvenir auquel elles sont liées est encore prenant. Mais surtout le cri des badauds qui nous insultaient, nous trois, alors que nous étions menés sur cette même place où autrefois, j’avais dansée avec des gens du voyages, de passage pour un spectacle. C’était un bucher qui y était érigé désormais, rien que pour nous.

Je n’ai pas oubliée la terreur dans les yeux de ma mère, alors que les flammes commençaient à nous lécher les jambes, ni la haine que je pouvais lire dans les yeux de cette foule, la haine pour nous autres, hérétiques. La haine d’eux même, pour certains, qui avaient trop peur pour dire quoi que ce soit et qui sans doute faisaient partie de ceux qui comme nous, n’avaient d’autre choix que de cacher leurs stèles, en vivant chaque jour dans la crainte d’être découvert, peut être parmi eux se trouvaient ceux qui nous avaient dénoncés, dans l’espoir d’une prime, de sauver un proche emprisonné ou de la promesse d’un avenir meilleur. Comment leur en vouloir ?

J’avais alors vingt et un ans et Je n’ai rien oubliée de tout cela, même si depuis la fosse commune du cimeterre où je réside désormais, depuis longtemps caché par d’autres tombeaux - car une hérétique comme moi ne mérite pas un enterrement décent - j’ai été oubliée.

Vous qui lisez ces lignes, puissiez-vous ne pas me suivre dans ma folie, car si je n’ai rien oubliée, personne ne mérite d’avoir de tel souvenir.

Meridian, la cité de Kain et de nul autre Dieu.

Et cela, ne l’oubliez jamais.

Texte de Majora Da Silva

Très beau , très évocateur ...
Bienvenue à toi si tu veux te joindre aux effort de l'Angellerie ...
Chris

» 8 XP sur NoSgul, tout NoSgoth à 8XP !
» Tout pour Sauver Enzo ..
» Reposez en paix a tout jamais sur le Royaume...